Pour dater un document ancien, habituellement il y a trois méthodes scientifiques  (cf le livre de MC Cerruti « Les évangiles sont des reportages »). Dans le cas des évangiles, ces trois méthodes conduisent toutes à des dates proches de la mort de Jésus et elles m’ont permis en particulier de justifier les dates que j’ai données pour leur rédaction.

Méthode philologique.

Elle consiste à étudier la langue du texte en question. D’abord la langue en tant qu’idiome (français, hébreu, etc). Il est évident qu’un texte en français ne peut avoir été écrit dans l’antiquité. Ensuite la langue dans sa forme. Par exemple, l’argot est moderne. Ou bien si on trouve “force chevaux” au lieu de “beaucoup de chevaux” , on sait que c’est du français ancien.

Pour les évangiles,  différents auteurs se sont donné la peine d’examiner le vocabulaire, la tournure des phrases des Évangiles afin de les dater.  En particulier, donc, l’abbé Carmignac  a démontré que les Évangiles ont été écrits d’abord en hébreu ou en  araméen.

De plus après la destruction de Jérusalem en 70 il devenait inutile voire dangereux de parler ces langues. Cela veut donc dire qu’ils ont été très vraisemblablement rédigés avant 70.

Les évangiles ont du être écrits avant 70.

Méthode des indices.

Par exemple, dans aucun des Évangiles il n’est question de la destruction de Jérusalem sauf sous la forme de prophéties de Jésus. Pourtant cet événement était énorme : c’était l’anéantissement de tout ce que les juifs avaient de plus sacré.

Or, si des évènements importants se sont passés ultérieurement à la mort de Jésus et sont connus, les évangélistes n’hésitent pas à le mentionner. Ainsi Saint Jean écrit à propos de Pierre le genre de mort par laquelle il glorifierait le seigneur. A contrario, il n’y a pas un mot sur la ruine de Jérusalem comme un fait déjà réalisé!

Autre indice, par exemple : Mme Génot-Bismuth (non chrétienne) qui a fait des fouilles archéologiques à Jérusalem assure que l’auteur de l’Évangile de Saint-Jean ne peut être qu’un témoin oculaire tant les détails qui donnent sont précis et adhèrent au résultat des fouilles qu’elle a fait.

Parlons aussi de la piscine de Bézatha dans l’Évangile de Saint Jean : cette piscine à cinq portiques. Comment pourrait elle avoir 5 portiques?  Question qu’on s’est longtemps posé. Heureusement les fouilles à Jérusalem l’ont  découverte :  le cinquième portique passait au-dessus des eaux reliant entre eux les portiques des côtés les plus longs du rectangle qu’elle formait. C’est tout!

De plus l’Évangile parle de cette piscine au présent. Or, cette piscine (comme tout Jérusalem) a été détruite lors de la ruine de Jérusalem. Conclusion : l’évangile de Jean (le plus tardif) a été écrit par un témoin oculaire avant 70.

Datation des supports

Ainsi on date, le parchemin, la pierre, le papier sur lequel le texte est écrit, l’encre, ou les caractères, etc. Cela relève des sciences physico-chimiques, archéologiques ou même géologiques.

Il y a donc ainsi le papyrus Ryland daté de 120. Mais il y a aussi  les papyrii  7Q5 et 7Q7de Qumran parfaitement datés d’avant 68 (avant la prise de Jérusalem), date à laquelle ils ont été cachés dans les grottes) et vraisemblablement d’avant 50. J’y reviendrais!

Il y a encore les papyrus du Magdalen collège datés par  C.P Thiede de l’an 50 . Là, je ne n’ai aucune certitude, cela n’étant pas ma spécialité.

Remarque :  Il y a une autre « méthode » : la méthode athéiste. J’en reparlerais plus tard. Mais si vous voulez déjà avoir une idée de son “sérieux”, sachez que, selon cette méthode, la date de rédaction de Saint Jean a d’abord été estimé à 170. Hélas une nouvelle découverte les a obligé à ramener cette estimation à 90-100. Bref selon les propres calculs athées, cela fait une erreur de 80 ans sur 140. Fiable leur méthode!!!