Maintenant, il est bon de signaler que des auteurs antiques non chrétiens parlent aussi de Jesus. Ainsi

Thallus ( C’est un historien païen dont seuls quelques fragments cités par d’autres auteurs nous sont parvenus. Ainsi, Jules l’Africain, cite Thallus, à propos de l’obscurité qui a eu lieu lors de la crucifixion de Jésus : “Thallus, au troisième livre de son Histoire (52) explique cette obscurité par une éclipse, ce qui me parait inacceptable!”.

Flavius Josèphe (37 – 97) Révolté contre Rome. Il s’est rendu à Vespasien. Puis, il a collaboré avec lui. .Historien juif, il a écrit “Guerre des juifs” (75-79), et “Antiquités Juives” (93).

Il a écrit  : » Jésus, qui était un homme sage, si toutefois on doit le considérer comme un homme, tant ses œuvres étaient admirables… Des chefs de notre nation l’ayant accusé devant Pilate, celui-ci le fit crucifier… Il leur apparut vivant et ressuscité le troisième jour…” (Antiquités 18.3.3)
E »t ensuite Anan le jeune, qui avait reçu le grand-pontificat, … réunit un sanhédrin, traduisit devant lui Jacques, frère de Jésus appelé le Christ, et certains autres, en les accusant d’avoir transgressé la loi, et les fit lapider.”
(Antiquités 20.8.1)

Un manuscrit Syriaque n° 14658 du British Muséum (daté de 73 environ) C’est une lettre envoyée par un Syrien , à son fils Serapion. Alors qu’il est en prison, il encourage son fils à poursuivre la sagesse, soulignant que ceux qui ont persécuté les sages ont eu des problèmes. Il prend comme exemple les morts de Socrates, Pythagore et Christ. A propos de Christ il dit :
“… quel avantage les Juifs ont-ils gagné à exécuter leur roi sage ? Leur royaume fut anéanti peu après…”

Suétone (69 – 125) C’est un Archiviste à la cour de l’empereur Hadrien. Disgracié en 122, il se consacra à des ouvrages historiques.
“Comme les juifs ne cessaient de troubler la cité sur l’instigation d’un certain Christus, il (Claude) les chassa de Rome” (Vie de Claude, XXV.11)
“Il livra aux supplices les Chrétiens, race adonnée à une superstition nouvelle et coupable” (Vie de Néron, XVI.3).

Tacite (55 – 118) Il est considéré comme le plus grand historien de la Rome impériale.
Il décrit l’incendie de Rome en 64, et explique que les chrétiens sont devenus les boucs émissaires de Néron qui les accuse d’avoir provoqué le feu ; vers 116 il écrit :
“le nom de chrétien leur vient du nom de Christ, qui fut condamné sous le règne de Tibère, par le procureur Ponce Pilate, …” (Annales, 15.44)

Pline le Jeune (61 – 114) Il était gouverneur de la Bithynie  en 112. Dans une lettre adressée à l’empereur Trajan il lui demande conseil sur la façon de traiter les chrétiens :
“Ceux qui niaient être chrétiens ou l’avoir été, s’ils invoquaient des dieux selon la formule que je leur dictais et sacrifiaient par l’encens et le vin devant ton image que j’avais fait apporter à cette intention avec les statues des divinités, si en outre ils blasphémaient le Christ – toutes choses qu’il est, dit-on, impossible d’obtenir de ceux qui sont vraiment chrétiens -, j’ai pensé qu’il fallait les relâcher… [Ceux qui disaient qu’ils étaient chrétiens] affirmaient que toute leur faute, ou leur erreur, s’était bornée à avoir l’habitude de se réunir à jour fixe, avant le lever du soleil, de chanter entre eux alternativement un hymne au Christ comme à un dieu, …” (Lettres et Panégyrique de Trajan : X/96/5-7)

Lucien de Samosate (125 – 192) C’est un écrivain grec satirique. Il parle de Christ comme :
“Celui qui est honoré en Palestine, où il fut mis en croix pour avoir introduit ce nouveau culte parmi les hommes… Le premier législateur [des chrétiens] les a encore persuadés qu’ils sont tous frères. Dès qu’ils ont une fois changé de culte, ils renoncent aux dieux des Grecs, et adorent le sophiste crucifié dont ils suivent les lois.” (Mort de Pérégrinus, paragraphe 11-13)

Celse (IIème ap J.C.) Il est l’auteur du “Discours véritable “, virulente attaque contre le christianisme. Il écrit :
“Vous nous donnez pour Dieu un personnage qui termina par une mort misérable une vie infâme”.
Remarque : On ne connaît ses écrits que par la réfutation qu’en fit Origène dans son livre “Contre Celse” (7,53).

Le Talmud  Le Talmud Babylonien qui a été achevé d’écrire vers la fin du IVème siècle :

1) ne met pas en doute la réalité historique de Jésus-Christ,

2) dit que Jésus était transgresseur de la loi, pratiquant la magie, faisant fi des sentences des sages, …

3) dit que ses disciples guérissent les malades en son nom.

Le Talmud est à priori hostile à Jésus. Ainsi, le Talmud atteste l’historicité de Jésus, mais aussi le fait que Jésus accomplissait des miracles puisqu’il considère que Jésus pratiquait la magie !

 

Il y a aussi bien sûr les Pères apostoliques.  Ils ont écrit par exemple l’Epître de Clément de Rome (fin du 1er), celles d’Ignace d’Antioche (début du IIème), l’Epître de Polycarpe (avant l’an 170), etc. Pour eux il ne fait bien sûr, aucun doute que Jésus est un personnage historique.

Il en est de même des Pères de l’Eglise. On peut citer par exemple :
1) Justin Martyr (100 – 165) Il écrit à l’empereur Antonin le Pieux vers 150 : A propos de la crucifixion de Jésus :”Vous pourrez vous assurer que les faits sont véridiques en consultant les actes qui furent enregistrés sous Ponce Pilate… ” (Apologie I, 35.7-9)
A propos des miracles de Jésus : “Vous pourrez facilement vérifier qu’il a réellement accompli ces miracles en lisant les actes de Ponce Pilate” (Apologies I, 48.3)

Tertullien (env 155 – env 225) Il a écrit son apologie du christianisme à Carthage en 197, à l’intention des autorités romaines en Afrique :” Tibère, sous le règne de qui le nom de chrétien a fait son entrée dans le monde, soumit au sénat les faits qu’on lui avait annoncés de Syrie-Palestine, faits qui avaient révélé là bas la vérité sur la divinité du Christ, et il manifesta son avis favorable. Le sénat, n’ayant pas lui-même vérifié ces faits vota contre. [Tibère] persista dans son sentiment et menaça de mort les accusateurs des chrétiens.”
(Tertullien : Apologétique V.2)

 

Ces documents montrent d’une part que nul ne mettait en doute l’existence de Jesus. Ensuite que, oui, Jesus faisait des miracles, et oui, les ténèbres ont recouvert la terre lors de sa crucifixion.